paroles de chanson par ici, ou citation de votre choix.
La semaine commençait assez bien. Pas de panne de réveil ce matin, pas de file interminable au Starbucks en bas de ma rue pour chercher mon latte, pas de bouchons à cause d'accidents sur la route. Simplement des bouchons à cause du grand nombre de voitures sur la route. Un lundi relativement normal en somme.
Mes talons hauts résonnèrent sur les dalles de l'immeuble à mon arrivée. Je passai la sécurité en montrant mon badge bien que le gardien me reconnaissait depuis le temps que je travaillais ici. Il avait toujours le même sourire idiot sur les lèvres quand il me saluait, des restes de sucre de son donut du matin encore sur le coin de la bouche. Je pris l'ascenseur jusqu'en haut de l'immeuble, là où les bureaux avaient la meilleure vue sur la ville. Il s'agissait donc des bureaux des dirigeants et chacun avait son espace bien différencié. Celui de Joshua Campbell donnait sur l'Est, on pouvait distinguer l'océan au loin, les autres buildings en guise de paysage. Au début, je restais fixée devant l'une de ses grandes baies vitrées, scotchée par la majesté de la vue. Après trois années, j'étais habituée à voir la ville de New York de cette hauteur même si je restais passionnée par ce que je voyais.
Mon patron était en réunion avec les autres dirigeants de C&M, j'avais donc encore un peu de temps devant moi pour préparer l'agenda de la semaine. Avant de commencer à prendre de nouveaux rendez-vous et de prévoir des entretiens, nous devions voir ensemble si le programme déjà en place lui convenait et si tout devait être maintenu. J'avais terminé mon latte, m'étais resservi une tasse de café de la salle de pause et une tasse fumante attendait gentiment Joshua sur son bureau. J'avais ma liste de rendez-vous du jour et de la semaine dans la main tandis que j'attendais son arrivée. Il était impossible de prévoir à l'avance la durée de sa réunion hebdomadaire, tout dépendait du nombre de disputes, discordes et râleries qui allaient s'en échapper. Et je connaissais la réponse à cette énigme à l'humeur de Joshua quand il arrivait. Aujourd'hui, pas d'orage à l'horizon à parement parce qu'il arriva rapidement et avec presque un sourire aux lèvres. Je le saluai à mon tour en l'observant prendre place dans son bureau de presque quarante mètres carrés. En plus de son imposant bureau de vice président, il y avait deux canapés qui se faisaient face et une table basse au centre. Quelques plantes éparses pour égailler la pièce ainsi qu'un mini bar avec une télévision. Le design était épuré, sans doute l’œuvre d'un designeur renommé. Je m'étais toujours demandée si tous les bureaux des dirigeants étaient les mêmes ou s'ils avaient été un minimum personnalisés à la construction.
"Bonjour Joshua." répondis-je à sa salutation, me rapprochant de son bureau pour commencer notre débriefing. Pas de tutoiement pour ma part mais je m'adressais à lui en utilisant son prénom, plus facile pour moi surtout si je devais inclure sa fratrie dans la discussion.
"Aucun problème." Je balançais une mèche de cheveux derrière mon épaule, regrettant presque de ne pas avoir attaché ma masse brune ce matin.
"Vous avez une vidéoconférence à dix heures avec le président du Chicago Post. Puis le déjeuner d'affaires mensuel avec vos actionnaires majoritaires. Cette après-midi, une réunion avec les attachés de presse pour connaître leurs nouvelles idées pour l'année à venir. Suivie par une réunion d'étage concernant l'organisation de la fête de Noël de l'entreprise. Et enfin, vous avez un rendez-vous chez le dentiste à 18h. Je me suis permise de vous acheter une brosse à dents et un dentifrice avant de venir. Au cas où vous n'auriez pas le temps de rentrer chez vous." Je souris en terminant mon monologue, certaine qu'il allait être surpris par ma taquinerie. C'était mon boss après tout. Mais c'était plus fort que moi. Il était élégant, charmant et voir un fin sourire se dessinait sur son visage était tellement agréable que je faisais en sorte que cela arrive le plus souvent possible. Même quand il jouait avec mes nerfs et qu'il me considérait comme son larbin.
CODAGE PAR AMATIS