Without the big Blake - AMELIA & FALLON

Chaque fois que je retournais au manoir Carrington – situé dans les Hampton – je me voyais surprise à quel point celui-ci ressemblait totalement à celle qui berçait mon enfance à Atlanta. Certes, le jour où les premiers flocons de neige allaient recouvrir la piscine, j’allais risquer de penser autrement, sauf que ce jour n’est pas encore arrivé. Enfin, j’avais passé l’après-midi à travailler au sein des nouveaux QG de Carrington Atlantic où j’apprenais doucement à connaître mon nouveau personnel. Faut dire que les new yorkais n’avaient pas tous de très grandes compétences non plus. Ces grandes villes se ressemblent tous faut croire. La limousine qui m’escortait depuis Manhattan franchit finalement l’entrée du manoir de ma famille. J’abaisse mes lunettes de soleil sur le bas de mon nez tout en observant qu’une voiture se trouvait dans l’entrée de la propriété. C’était celle de ma tante Amelia Meyers – la sœur de papa. Cette femme, je l’adorais plus que tout – si j’aurais eu à choisir ma mère, c’est certain que je n’aurais jamais opté pour cette mère siliconée qu’était Alexis. Amelia aurait été mon premier choix et d’un sens, je pouvais même dire qu’elle obtenait ce titre gracieusement. J’attends que le portier daigne m’ouvrir et lui tend la main une fois un pied hors de la voiture. « Ne vous dépêchez surtout pas Maurice… est-ce que Amelia attend depuis longtemps ? Je ne voudrais pas la faire patienter. » Dis-je de manière assez direct. Mon sac à mon bras et mon portable en main, je marche sans vraiment regarder devant. Je lis le dernier texto de Amy qui me disais qu’elle était finalement au manoir et que Blake n’y était pas. Le portier ouvre face à moi – ne levant même pas la tête pour être certaine qu’il faisait son travail correctement. Une fois dans le séjour, je lève les bras en l’air en m’exclama sur un ton plein de joie. « Tante Amelia. Pardonne-moi du retard. Ces chauffeurs du dimanche, faut bien être pauvre et ne pas avoir de but dans la vie pour ne pas être presser, mais je suis là. Tu vas bien ? » Je m’avance et lui fait la bise.

Rien n'était simple en ce moment pour la belle Amelia, en l'espace de quelques semaines tout s'étaient bousculés dans sa vie. Rien n'était simple, surtout en ce moment. Elle avait eu ce besoin de voir Fallon, sa nièce, sa filleule, mais bien plus au fond. Fallon était un peu comme une fille au yeux de Amelia, ses filles la comblait entièrement, mais Fallon était un scénario à elle seule, une bouffé d'oxygène par moment. Elles étaient très proche, au grand désarroi de Alexis, mais jamais ça n'avait déranger Amelia. Au contraire, elle en jouait même pour emmerder cette pimbêche d'Alexis. Amelia et elle ça n'avait jamais été le grand amour, d'ailleurs les mal entendus entre elles étaient plus que fréquent. Enfin bref, en ce jour, la jeune femme avait rendez-vous avec sa nièce préférée. Elle était au manoir Carrington, c'était étrange de voir une telle réplique, parfois elle se croyait dans le manoir original. Elle avait pris place et c'était installé comme chez elle, comme toujours d'ailleurs. Soulagée de voir que Blake n'était pas présent, tout ça arrangeait bien la dame dans le fond. Elle était soulagée de ne pas voir son frère, depuis tout ce maudit scandale, elle évitait de le voir, sachant bien ce qu'il pensait de tout ça, sachant bien ce qu'il allait lui dire. Et entendre ce genre de choses ? Non merci. La situation était déjà assez ... Démoralisante comme ça. En entendant les talons de Fallon claquer dans l'entrée, un sourire pris place sur ses lèvres rouges. Elle se leva du canapé, son verre à la main en venant tendre les bras vers la jeune femme. " Oh Fallon, arrête un peu, j'ai tout le temps du monde, je suis pas pressée ne t'en fais pas pour ça ! Je vais merveilleusement bien maintenant que je te vois ! Et toi ma puce ? " C'était un surnom qu'elle avait depuis toujours pour cette petite demoiselle, depuis toute petite d'ailleurs, chacune de ses filles avaient un surnom bien à elle et Fallon n'échappait pas à ce petit surnom !

Fonçant à travers le manoir, je ne pus m’empêcher de jeter un coup d’œil au décor qui m’entourait. Ce décor qui ressemblait tant à celle que je côtoyais depuis ma naissance. J’étais abasourdi par les ressemblances. Je pense que papa avait touché dans le mille en choisissant ce contracteur qui bossait pour la famille depuis des générations à Atlanta. Enfin, je finis par rejoindre ma tante dans le grand salon où je la serrais dans mes bras. Elle s’exclamait comme dans ses habitudes en usant de ce sourire et de ses mots qui me faisaient toujours tant de bien. Le simple « ma puce » me rendait toute heureuse – comme si j’avais encore 6 ans et que je courrais vers elle lorsqu’elle débarquait au manoir pendant ses pauses de tournages. Me redressant, je jette un coup d’œil à mon chien qui se trouvait à quelques pas de là, couché sur un coussin. Je lui souris pour reposer mon regard vers ma tante. « Tant mieux alors – il n’y a que toi pour ne pas s’énerver à patienter. » Je riais doucement. « Je vais très bien, c’est un peu la folie en ce moment avec le nouveau manoir, Carrington Atlantic qui ouvre son nouveau bureau et aussi l’adaptation à ma nouvelle vie. J’ai la chance d’avoir Culhane avec moi pour me soutenir. » Dis-je avec sincérité. Je portais justement la bague de fiançailles qu’il venait de m’offrir – retirant du coup celle que m’avait faussement offerte Liam lors de notre faux mariage. Bien que je ne l’oublie pas, je tentais de passer outre pour mes sentiments à l’encontre de Michael. « C’est vraiment excitant de bosser avec Eleanor d’ailleurs. » Je savais qu’Amelia n’avait jamais voulu s’investir dans l’entreprise de son père, mais je savais qu’elle y gardait toujours un certain œil. Après tout, à continuer à nous côtoyer, elle en était obligée. « Au moins, on ne t’a pas oublié et on t’a proposé quelque chose à boire. La dernière bonne que nous avons eu n’a même pas daigné apporter un cocktail à notre comptable. Tu peux être certain qu’elle a été expulsée jusqu’à Atlanta tenir compagnie aux squelettes sous le manoir.. » Je roulais les yeux en plaisantant bien entendue.

Amélia venait à rire aux dires de sa nièce, oui elle était patiente, c'était un fait, clairement. Contrairement à Fallon, beaucoup de choses les différenciaient, mais beaucoup  de choses les rapprochaient aussi." Je suis sur qu'un jour tu sera tout aussi patiente que moi ! ça vient avec l'âge et la sagesse ! " Dit-elle en venant rire alors avant d'entendre ses dires sur Culhane, oui elle adorait ce gars, le couple qu'ils formaient avec Fallon, mais elle savait pour Liam, elle savait aussi dans un sens que c'était difficile d'être partager entre deux hommes surtout quand on avait des sentiments pour les deux. " Comment ça va d'ailleurs avec ton prince charmant ? Le deuxième prince ne tente pas trop de revenir vers toi ? " Il fallait le dire que depuis leurs faux mariages, elle ne savait pas ou Fallon & Liam en était. Elle avait eu beaucoup de choses à gérer ses temps ci alors se tenir au courant de tout était parfois un peu difficile pour elle. Et puis Blake n'arrangeait rien, leurs petites guerres avaient crées des tensions entre eux, alors autant dire qu'elle évitait le manoir Carrington autant que possible quand Blake pouvait être dans les parages.Et comme il était souvent dans le coin, ça n'arrangeait rien, et puis chez elle, à la villa Meyers, Ezra n'était pas non plus très disposer à recevoir du monde, ni même à voir qui que se soit, d'ailleurs toutes ses histoires commençaient a peser sur sa vie de couple, sur leurs vies de couples.

J’avais toujours complètement été dingue d’Amelia. Son amour qu’elle portait pour mon oncle Ezra, c’était pur et féérique. Tout le monde rêvait d’une relation comme celle-ci. Est-ce qu’elle existait vraiment ? Mise à part pour ces deux tourtereaux ? J’en venais parfois à en douter. Oui, avec Culhane, ça allait bien. Nous étions fiancé et je comptais passer ma vie avec lui – sauf que d’un autre sens, on dirait que je n’arrivais pas à me faire à l’idée que je ne reverrais plus Liam. Je l’appréciais beaucoup et mes moments à ses côtés, c’était assez intense pour que je passe à côté. Je soupirais intérieurement, reprenant un sourire pour ne pas inquiéter tante Amy. « J’ai bien hâte de voir ça, si j’ai le malheur de retenir d’Alexis, c’est déjà perdu d’avance. Même lorsqu’on était gamin et qu’on déballait nos cadeaux sous le sapin, si elle aurait pu, elle nous les aurait arraché des mains pour le faire elle-même. Il n’y a pas plus impatiente qu’elle… » Je roulais les yeux en concluant par un léger sourire. Bien que je préférais ne pas parler de mes sentiments à l’égard de Liam à qui que ce soit – dans le simple but de passer à travers et l’oublier pour de bon – on venait souvent à m’en reparler. Ce n’était pas tout le monde qui avait percé à travers mes sentiments, mais Amelia en était arrivée. Je baissai les yeux vers ma bague de fiançailles et tenta un semblant de sourire. « Ça va, ça va. Culhane est géniale. Particulièrement depuis que nous nous avons installé à New York. Tout coule pour le mieux. » Je serais mes mains en hochant la tête d’un geste rythmée comme pour me convaincre de la situation. « Ah Liam. Non… mise à part l’autre jour où je l’ai croisé au country club… il sait que c’était que pour le business… il n’y a rien entres nous. » Je continuais sans m’en rendre compte à hocher la tête.