Surprise et si on sortait ? [Evan]

S’il y avait bien un remord qui se voulait de nature à me ronger cela ne pouvait être que le fait que je ne passais pas assez de temps avec ma chère Abigail, j’avais l’impression de la négliger mais bosser pour Tony n’était pas nécessairement quelque chose de facile et je me devais de négocier avec cette difficile réalité. La soirée avait été pénible, j’avais du foutre à la porte un mec qui avait tenté de vendre sa came et c’est avec une certaine dose de violence que je m’étais exécuté mais croyez-moi l’intervention aurait été davantage musclée si c’était les mecs de Tony qui s’en était chargée.

Regardant autour de moi, les derniers clients étaient partis, je supervisais le travail des serveuses afin de m’assurer qu’elles ne pigent pas dans le tiroir-caisse et c’est après m’être occupé de l’inventaire que je finis par verrouiller la porte afin de me diriger vers le stationnement.

Salut Gonzo. Dis-je en lui retirant sa clope et la balancer directement dans la marre d’eau que nous avait laissé la pluie de la journée. Mon gars ce truc va te tuer, tu devrais me remercier plutôt que de me faire la gueule. Continuant ma marche je vis au loin une voiture dont je connaissais très bien la propriétaire. Faisant quelques pas je me fis aborder par une jeune femme qui, de toute évidence, cherchait quelqu’un pour terminer la nuit bien au chaud. Désolé mais ma femme m’attend dans cette voiture. Bien entendu c’était un mensonge mais ce n’était pas comme si elle le savait. Souriant je continuai mon chemin et arrivé à sa voiture je finis par ouvrir la porte. Bonsoir chérie. J’avais dit ces mots assez forts pour que l’autre demoiselle puisse m’entendre et comprendre qu’elle n’avait pas le moindre espoir de parvenir à ses fins. Tu sais que tu m’as manqué ma princesse ? Installé près d’elle je me permis d’embrasser sa joue tout en posant ma main sur son ventre qui se faisait de plus en plus rond.

Repousser les ardeurs de certaines clientes, un peu trop éméchées par l’alcool, était devenu une habitude fortement ancrée en moi ; d’ailleurs je dois admettre que j’y arrivais même plutôt bien. Tout sourire je continuais mon chemin en direction du véhicule appartenant à la belle Jenkins et j’eus un large sourire en l’entendant jouer cette comédie que je m’étais permis d’amorcer afin de calmer les ardeurs de cette demoiselle pour qui je ne ressentais absolument rien.

Ayant pris place près d’elle je lui souris tout en la serrant dans mes bras et l’embrassant sur la joue pour ensuite admirer la beauté de son sourire. Il fallait l’admettre, elle était magnifique. L’entendre me dire que je lui avais manqué avait été de nature à me faire chaud au cœur il faut dire que peu de gens me disaient ce genre de chose et je savais, pertinemment, que de la bouche d’Abigail ces mots se voulaient des plus sincères. Je vais te suivre aveuglément, je te laisse décider de la destination. Lui caressant tendrement l’arrière de la nuque, mes doigts glissant le long de ses cheveux, je demeurais pendu à ses lèvres. J’aime le mystère ma jolie conductrice alors je vous laisse carte blanche. Doucement ma main avait glissé contre son bras afin de le caresser du bout des doigts. Je me faisais une joie de passer du temps en sa compagnie.

Je souris, quelque peu amusé aux mots de ma chère Abigail, et je me mis à la regarder d’un air on ne peut plus amical. Je suis près ma chère. Les mots qu’elle venait de m’adresser m’avait touché mais étant quelqu’un qui peinait, par moment, à exprimer parfaitement ce qu’il pouvait ressentir j’avais préféré y aller dans la simplicité. Tu sais parfaitement qu’en ta compagnie je ne ressens jamais la moindre crainte. Lui souriant, laissant ma main contre la sienne, je dois admettre que j’appréciais tout autant ce contact entre nos mains que le moment qui semblait vouloir s’offrir à nous.

Je vais bien , très bien même, et toi ? Évidemment je venais de lui servir une version édulcorée de la réalité la vérité étant tout autre mais je ne voulais pas non plus venir l’impliquer dans mes histoires. Promis on ne mettra plus aussi longtemps avant de se voir. Tu sais parfaitement que j’adore tes surprises. J’étais sincère avec elle, je savais pertinemment que je pouvais être moi-même lorsque je me retrouvais en sa compagnie.

Abigail était la personnification même de la douceur je ne pouvais que sourire à ce qu'elle venait tout juste de m'adresser en tant que paroles. Fermant les yeux, inspirant profondément pour les ouvrir de nouveau, je dois admettre que j'eus un sourire plus qu'amusé en l'entendant me dire que j'étais le meilleur. Évidemment j'étais d'avis que je ne méritais pas tant d'éloges mais c'était toujours agréable à entendre. Bien entendu puis de toute façon tu lis en moi tel un livre ouvert. Je me doutais bien que vu son état elle traversait des moments pas toujours faciles mais si je pouvais l'aider à rendre cette période un peu plus facile à traverser je ne pouvais que le faire.

Sortant de voiture et marchant avec Abi à mon bras je m'arrêtai devant la porte, afin de l'ouvrir, tout en souriant à ses mots. Ça me va parfaitement ma chère Abigail. L'ayant regarder prendre place je fis de même puis j'eus un léger sourire en l'entendant me dire qu'elle allait tout de même se montrer sage. Vu sa grossesse j'étais d'avis qu'il valait mieux. Pour ma part je crois que je vais me laisser tenter par un bon vieux scotch, Je dois admettre que j'ai toujours eu un faible pour ce type d'alcool qui tel de l'acide n'était pas sans bruler l'oesophage.