Don't be so nose-y ! ~ Fallon

Le grand jour était finalement arrivé. Cela faisait maintenant deux semaines que je m’enfermais au manoir Carrington sans vouloir concevoir de voir qui que ce soit. Mon nez était difforme depuis le coup de point que m’avait infligé Lucy Delevingne à une soirée caritative et depuis, mon visage ne ressemblait plus à rien. Certes, cette timbrée n’allait pas s’en tirer comme ça. J’allais sans aucun doute l’atteindre grâce à une poursuite qui risquait de la mettre sur la paille, mais bon, pour le moment, c’était le jour J et me voilà face à l’hôpital où je devais subir mon intervention. Anders – mon majordome – s’était occupé de contacter l’établissement pour obtenir un rendez-vous et ça, dans la discrétion la plus totale. J’étais passé avec mes gardes du corps par une entrée privée réservé au personnel, on avait coupé la circulation jusqu’à ma chambre réservée et on avait fait signé des contrats de confidentialités sur tous les employés qui allaient travailler à mon chevet. J’étais traitée comme une reine, mais mon père en était pour beaucoup. Je m’étais finalement changée et je me trouvais dans mon lit à répondre à mes millions de courriels qui n’arrêtaient plus. Disons que ma cousine et mon père se devaient de tout régler en solo – ce qui n’était pas évident pour eux.

Je lève finalement le regard lorsqu’un médecin franchit le pas de ma chambre. Mon sourcil s’arqua, mais je ne pris même pas le temps de lui adresser un bonjour – complétant mon message avant de la voir me parler. Je lui répliquais finalement en la regardant. « Comment je me sens ? À part que j’ai l’air d’une déformée tout droit sortie d’un film d’horreur et que je n’ai pas pu profiter d’un mochacinno au caramel salée sur Madison depuis 2 semaines maintenant, on peut dire que ça va…. J’attends ce jour depuis bien longtemps. J’espère que vous êtes compétente parce que vous pouvez être certaine que si vous me faites un nez à la Lindsay Lohan, je vous jure que je vous fais bouffer vos gants en latex… » Dis-je avec arrogance, mais je finis par conclure par un petit sourire. « C’est vous qui allez m’opérer ? Je ne veux pas juger, mais vous semblez jeune pour être la meilleure chirurgienne plastique de New York… et j’ai bien précisé que je souhaitais la crème de la crème. Pas une misogyne bas de gamme… »

Je n’avais tout simplement pas envie d’être là. J’avais une trouille bleue que le chirurgien me défigure le visage et pire si ça venait à se savoir. Je faisais quotidiennement la couverture des magasines de femmes d’affaires. Je savais qu’avec un nez refait, on risquait de jaser un peu trop à mon sujet et j’allais perdre mon statut de femme naturelle qui me rendait intéressante. Rares étaient les femmes de mon âge et de mon statut social qui n’avait pas eu recours à la chirurgie esthétique. On n’avait qu’à penser à ma mère Alexis. Son plasticien avait fait une sacré bonne job – dommage qu’il était décédé aujourd’hui. J’espérais juste avoir autant de chance… l’interne commençait à me nommer les risques et m’expliquer les raisons qui les poussaient à ne pas utiliser tous les médicaments. Je fronçais les sourcils sévèrement. C’était pas un peu abusé ? Enfin. Je la fixais un moment et finit par lui répondre lorsqu’elle se tue. « Et bien, si vous voulez conserver votre job et ne pas finir vidangeuse, vous êtes beaucoup mieux de vous assurer personnellement à ce que rien de tout ce que vous m’avez énumérer n’arrive. » J’usais d’une voix sèche, mais un peu moins piqué que mes premières paroles. Je levais les yeux vers l’horloge. Ça m’irritait toute cette attente. Le chirurgien plasticien franchit le pas. Il s’adressa à moi de manière très convivial. Après tout, il connaissait bien mon père. « Dr. Preston. Mon père vous passe le bonjour et m’a demandé de vous préciser qu’il attend de vous que vous faisiez un meilleur parcours avec mon nez qu’au golf. De toute manière, je n’accepterais que la perfection de votre part. » Le médecin m’expliquait la marche à suivre et précisa que le Dr. Miller serait de la partie pour me préparer en pré-ops. Je le remercierais doucement pour finalement le voir partir de la chambre. Je tourne les yeux vers Chloé en posant une main sur son bras. « Vous avez travaillé avec lui dans le passé j’imagine ? J’espère que vous pouvez me confirmer qu’il est le meilleur dans son domaine ? » J’étais incisive. J’arborais même un sourire beaucoup plus sympathique qu’à mon arrivée. Je voulais avoir confiance en elle après tout. Elle allait me charcuter sur la table d’opération dans quelques heures.

Les explications que me fournissais le Dr. Miller au sujet de mon chirurgien attitré me soulageait beaucoup. Je ne souhaitais surtout pas me retrouver avec un nez trop gros ou trop rond. Ça n’irait pas avec la forme de mon visage et je pouvais être certaine que j’exigerais correction en plus de détruire la vie de l’équipe médicale qui m’avait défiguré à jamais. J’étais tout de même perplexe face à cette opération. « Je vois. J’espère que vous avez raison. Ce n’est certainement pas le moment de me balancer vos belles paroles réconfortantes pour calmer mon stress, parce que si vous saviez quelque chose avant l’opération et qu’il me défigure voir me fait ressembler à l’une de ses actrices bas de gamme qui tente de percer à Hollywood, je peux m’assurer personnellement que vous entendrez parler de moi Dr. Miller » J’étais sérieuse et elle devait s’en douter. Elle me montra quelques résultats de ce fameux chirurgien. Ça me semblait plutôt satisfaisant. « Certes, ce n’était pas gagné d’avance pour cette femme, parce qu’entre nous, mon dieu qu’elle est laide, mais bon, on peut dire que cette chirurgie lui a porté fruit ! Je vous mets en mission d’être certaine qu’ils ne se trompent pas de photo pendant l’opération parce que je n’oserais même pas imaginer ce que je pourrais faire si je me retrouve avec le sien. » Oui, j’étais nerveuse et dans ce cas, je paniquais et je m’imaginais les pires scénarios. Et c’est là que je pouvais être sans pitié. « Donc comment ça marche ? On m’endort et ça dure combien de temps ? Parce que j’ai un appel conférence à passer à 18h00 et je ne peux pas me permettre de le manquer, sinon on va me poser tout plein de question et je ne voudrais pas que mon opération sorte au grand jour et dans les médias… » Ça me décourageait. Je savais que si ça se savait auprès de la firme qui devait négocier avec Carrington Atlantic en soirée, c’était la fin pour mon secret. « Et pipelette comme Benedict Carter…. C’est certain que demain matin, je fais la une des magazines à potin. »