Loup, y es-tu ? | ft. Fallon [Terminé]

Les mâtinés se suivaient et se ressemblaient au sein du manoir familial. Ce que je trouvais assez amusant là-dedans, c’est que le manoir était identique à un point à celui d’Atlanta que je me sentais toujours comme si je vivais toujours en Géorgie. Certes, lorsque je jetais un coup d’œil à l’extérieur et que je voyais la neige tomber par moment, je me rappelais que ce n’était plus la même histoire qu’à Atlanta. Fallait dire que je n’étais pas la plus grande fan des tenues d’hiver et du froid, mais je me devais d’apprendre à vivre selon ce nouveau climat. Un croissant et un café dans l’estomac. J’allais me préparer pour finalement faire le chemin des Hampton jusqu’à Manhattan aux côtés de mon chauffeur qui nous amena jusqu’aux nouveaux bureaux de Carrington Atlantic. Je traitais quelques dossiers dans mon bureau durant quelques heures avant de sortir et me diriger jusqu’à Soho. Un événement avait lieu ce jour-là et je ne pouvais pas m’empêcher de m’y pointer. Des cosmétiques, je n’en avais jamais assez alors. Je posai ma veste au vestiaire, changea mes bottines pour des chaussures à talons hors de prix et avança à travers la salle. Je discutais avec quelques personnes que je connaissais, buvait un mimosa et grignotant quelques encas. C’est à ce moment que je m’aperçus que la femme au loin, je la connaissais et mon dieu qu’elle m’exaspérait. Mon sourire devait avoir changé, je tentais de ne pas le laisser paraitre, mais bon. Elle s’approchait de moi. Allons-y Fallon, hypocrite à souhait. J’avançai de quelques pas en désignant ma coupe de la main. « Lucy Delavigne, il t’arrive encore de sortir de chez toi et de ne pas stalker les gens que sur le net ? » Je serais les dents en usant d’un rire assez sarcastique.

De me retrouver face à Lucy m’exaspérais au plus haut point, mais je me retrouvais dans une soirée haute gamme et je savais que je ne pouvais pas faire une trop grosse vague. Ma réputation était importante à mes yeux après tout. Je n’étais pas une héritière Carrington pour rien – en plus d’être à la tête de l’entreprise familiale. On me demandait continuellement pour être le visage d’une marque ou la porte-parole d’une fondation. Je me devais de rester courtoise, sauf que parfois – malheureusement – je m’emportais beaucoup trop vite et je faisais la couverture des magazines à potin pour une petite frasque même. Je me souviens encore de cette attaque contre Jeff dans l’ascenseur, mais bon, je m’en sortais toujours plutôt bien et rares étaient les fois où ça venait m’atteindre directement. Je restais là face à Lucy, les bras croisés et ma coupe à la main, faignant un semblant de sourire exaspérée. Elle répliqua de manière assez cru et tout ce comportement me surprit beaucoup. Je pouffais de rire malgré tout et fronça les sourcils avant de lui répondre. « On ne devient pas riche et célèbre qu’en restant cacher derrière son écran d’ordinateur. » Et oui, je savais que je pouvais être complètement garce par moment, mais je m’en fichais. J’étais franche et je disais ce que je pensais. C’était beaucoup mieux que de jouer les vraies hypocrites non ? Elle fit un commentaire sur mes fesses. Je ne me laisserais certainement pas embarquer là-dedans. Je roulais les yeux. « Les Kardashians sont à mes pieds de toute manière. Si tu veux m’offusquer, ce n’est certainement pas avec ce genre de comparaison que tu risques de m’atteindre. Ce derrière a gagné un prix l’an dernier, alors si tu veux jouer dans la cours des grands, arrête de jouer à la Gossip Girl et arrive dans la cours des grands ! Tu vaux mieux que ça.» Rappelant la dernière phrase qu’elle venait de lui balancer.

Ce que cette pauvre Lucy me balançait ne me faisait pas un plis. Je savais ce que je valais et je connaissais également mon parcours. Certes, j’étais née dans une famille fortunée où tout ce que je désirais, je l’obtenais assez facilement, mais ça ne faisait pas de moi une fille paresseuse. Tout ce qui atteignait le business familial me tenait à cœur. J’avais monté les échelons à la sueur de mon front et personne ne pouvait m’enlever le travail que j’avais investi chez Carrington Atlantic et dans ma carrière professionnelle. On ne me nomma pas femme d’affaire de l’année en 2018 pour avoir signer deux ou trois papiers. Tout le monde qui me connaissait savait que je pouvais être prête à tout pour arriver à mes fins et que ma vie tournait continuellement sur le travail. Workaolic, c’était un mot que je connaissais et que j’employais quotidiennement alors … « Arrête de nous la jouer mélodramatique ma chère Lucy. On est loin de la petite maison dans la prairie. J’ai certainement travaillé aussi fort que n’importe quel pauvre petit citoyen qui vit dans cette ville – oui j’ai la chance de provenir d’une des familles les plus fortunées d’Amérique, mais rien empêche que j’y ai mis du cœur alors ne pense pas faire pitié avec ta petite vie misérable, parce que tu ne vaux pas mieux que moi. » Je soupirais tellement elle m’insupportait. Elle se prenait pour qui. « Et bien tu devrais commencer par suivre tes intérêts et faire profiter tes fans de tes bricolages pour enfant au lieu de t’attaquer à l’élite new yorkaise. Sache que sans nous, cette ville ne serait rien… ce qui signifie que tu n’auras pas de boulot… » Je bus une gorgée de ma coupe et terminais par un léger sourire pincé.

Je me questionnais sur les réelles intentions de Lucy ? Pourquoi participait à ce genre d’évènement d’ailleurs ? Ce n’était certainement pas pour verser son cachet pour une fondation parce qu’on savait toutes les deux qu’elle n’en possédait guère les moyens. Pourquoi devait-on toujours se croiser, peu importe la soirée ou la situation. J’étais déjà complètement blasée par son comportement. Elle me piquait du nez et elle m’énervait solide même. Tandis qu’elle tentait de reprendre le dessus, je l’écoutais, un sourcil toujours bien arqué en l’air, voir ce qu’elle allait encore me dire. Je riais dans ma barbe au son de ses paroles. « Et bien, je vais reconsidérer l’invitation de Priscilla à mon mariage si elle débarque avec une robe aussi dégoûtante que les œuvres qu’elle puisse t’acheter, je ne voudrais pas tacher la magie de ma journée. » Et je parlais sérieusement. J’avais tout de même vue ce que faisais Lucy. Je pouffais de rire à nouveau suivant son deuxième point. « Le maire de New York n’a pas organisé une soirée de bienvenue pour les Carrington à Manhattan parce qu’il voulait se la jouer agréable. Ça fait des années qu’on nous demande de participer plus hâtivement à l’annexe de Carrington Atlantic situé ici alors je peux te confirmer que nous faisons le bonheur de plusieurs en s’installant à New York très chère. » Je lui ajustais mon plus grand sourire et porta ma bouche à ma coupe de champagne à mon tour. C’est à ce moment que je jetais un coup d’œil au loin par mégarde et ainsi voir la rouquine me renvoyer le contenu de sa coupe sur ma robe et mes souliers. Elle n’osait pas. Ma bouche forma un rond aussitôt et aussitôt je lui balance à mon tour ma coupe en pleine figure, rejetant la coupe au sol qui explosa et lui balançant ma main en pleine figure. « Pour qui tu te prends sale petite garce ! Tu n’as pas choisis la bonne personne pour jouer à ce petit jeu Delevingne ! Ces chaussures valent beaucoup plus que ta pitoyable existence et ne pense pas que tu vas t’en tirer comme ça ! » J’étais noir de colère et ça se voyait. Plusieurs invités s’arrêtaient pour nous regarder.

J’en revenais pas. Lucy poussait le bouchon encore plus loin. Je grinçais des dents juste à la vie de son petit regard de fouine. Mon dieu qu’elle se la jouait garce et je n’avais qu’une envie, lui sauter au visage. Elle se fichait de mes chaussures, c’était bien ce que je pensais en balançant mon commentaire, mais il n’avait rien à ajouter sur le sujet. Elle me prenait la tête et elle osait s’attaquer à moi. Lorsqu’elle me balança son poing en pleine face, je sentis mon nez craquer. Je poussais un hurlement de douleur en posant une main à mon visage sentant ce chaud liquide me couler entre les doigts. « Non, mais tu es pas bien ! Ne pense pas que tu vas t’en tirer comme ça. Demain matin, c’est mon avocat qui va débarquer chez toi avec une poursuite qui risque de te mettre sur la paille pour avoir osé toucher mon nez parfait ! » Je tentais de faire signe à l’un des serveurs. « Hey vous ! Amenez-moi quelque chose et ne restez pas là comme ça… » Je soupirais de colère. Mon regard pointait vers Lucy. C’est alors que deux gardes vinrent vers nous, nous demandant de les suivre. « Ne pensez certainement pas que je vais partager la moindre seconde avec cette folle. Qu’on l’enferme ! » Dis-je entre les dents. J’arrachais violemment la serviette que vint me porter l’homme en lui échangeant un regard noir pour le porter à mon visage et ainsi couper le sang qui avait totalement détruit ma robe de collection. Je finis tout de même par suivre l’homme pour aller en dehors de la pièce principale et ainsi calmer le jeu. Les deux hommes sortirent du bureau. Je pose mon derrière sur l’une des chaises et fronce les sourcils. « Ils nous veulent quoi ? Il n’est pas question que je passe une seconde de plus en ta compagnie…. » Ce que nous ne savions pas, c’était qu’ils venaient de nous embarrer.

Je n’en croyais toujours pas mes yeux. Je me lève finalement pour m’observer devant une glace situé au fond de la pièce. C’était vraiment horrible. Elle avait fait un dégat considérable sur mon visage parfait et je devenais noir de colère juste à m’imaginer les séquelles que ça pourrait amener. Je restais les sourcils bien froncés pour finalement lancer un regard noir à Lucy. « L’argent ne fait pas toujours des miracles. Tu peux être certaine que si mon nez ressemble à celle de Lea Michele après sa guérison, tu ne pourras même plus sortir de chez toi sans avoir peur qu’on t’agresse. » Je passais de nouveau une main sur mon nez pour aller m’assoir en grinçant les dents de douleur. Je voyais que Lucy voulait partir. Je lève la main sans la regarder. « Je ne te retiens pas. » Et lorsqu’elle m’informait qu’on avait été embarré dans le bureau, mes yeux s’écarquillèrent. De quel droit osaient-ils me faire ça, à moi ! « Arrête de jouer les drama-queens à deux balles… et laisse-moi faire. » Je me lève pour finalement tenter d’ouvrir la porte, mais elle était réellement coincée. Mes lèvres se pincent aussitôt. Je tourne les talons vers Lucy en levant les yeux au ciel. « Si tu dis quelque chose là-dessus, tu es morte Delevingne. » J’avance de plusieurs pas pour attraper mon sac à main. Mon portable ne s’y trouvait pas. « Et puis quoi encore. Manquerait plus qu’on nous coupe le courant ! » C’était invraisemblable, mais la lumière s’arrêta durant quelques secondes. « Ok… là on arrête… soit je me développe une putain de faculté tout droit sortie des X-Men ou soit on est les vedettes de la plus pitoyable émission de télé-réalité jamais produite – et je n’ai pas encore cité la téléréalité qu’ils avaient fait sur Jessica Simpsons à l’époque…. » Je me retourne pour frapper de toute mes forces dans la porte et hurler. « AIDEZ-NOUS !!!!! »

La situation continuait à s’envenimer et je n’appréciais pas du tout sa tournure. Qu’allais-je faire enfermée avec cette idiote de Lucy. Je savais qu’elle n’éprouvait plus aucune réserve à mon égard – juste à voir l’état de mon nez – et peu importe ce qui se passait. J’étais prise en sa compagnie dans ce petit bureau perdu au fond d’un long couloir désert. Je voulais sortir toute suite. Toute cette situation m’exaspérait au plus haut point. Je me tournais pour m’adosser à la porte et croisa les bras tout en lâchant un long soupir. « Du style, sortir d’ici. Il doit bien y avoir un moyen à quelque part. On est pas à Guatanamo quand même… Ils n’ont même pas assez de budget pour offrir des serviettes à main en vrai coton, alors on devrait arriver à ouvrir cette porte… » Dis-je avec ironie. La lumière reprit, mais je n’étais pas soulagée pour autant. Je fis le tour pour fouiller un peu dans le bureau. Rien mise à part quelques stylos… « En tout cas, dès que je sors ici, c’est mon avocat qui risque d’avoir une tonne de dossier à s’occuper, qu’il ne pense pas prendre des vacances avant l’été prochain. Je pense qu’il aura assez pour combler son agenda. » Je précisais ce détail en n’oubliant pas qu’en plus d’actionner les propriétaires de ce bâtiment, j’allais également mettre Lucy sur la paille. Elle semblait s’amuser face à la couverture que je ferais au petit matin. Je pousse un petit rire également en balançant une réponse un peu sèchement. « C’est certain que le orange risque d’aller avec tes cheveux. » En insinuant qu’elle finirait derrière les barreaux. « Et de toute manière, ça ne risque pas de faire grand changement à ta vie pitoyable. Puis, à l'état de ta chevelure, tu ne pourras pas pleurer le manque de revitalisant... »

Le crêpage de chignon ne semblait pas s’arrêter pour autant, vu que Lucy continuait à me chercher. Elle n’avait guère appréciée le petit commentaire que je venais de formuler sur sa couleur de cheveux, me laissant rire doucement avant qu’elle décide de m’attraper par les cheveux et de me menacer une fois de plus. Je ne me laisserais certainement pas faire – sans compter qu’ici, personne ne pouvait nous voir. Ma réputation ne serait pas tâchée. De l’autre main, je vins la pousser en créant une pression sur son épaule gauche pour l’enfoncer dans le mur. De mon autre bras, je maintenais une pression pour l’empêcher de bouger et de se défendre. « Là, tu vas m’écouter la timbrée ! Tu t’en es prise à la mauvaise personne, alors n’essaie pas de te la jouer Hulk parce que ça ne marche pas avec moi. J’ai fait des cours d’auto-défense et ici, il n’y a personne pour m’empêcher de te donner la volée que tu mérites alors si tu ne veux pas que ton nez ressemble au mieux où que je t’arrache la moitié de ton cuir chevelu. Tu me lâches les baskets et tu m’aides à trouver un moyen de sortir de ce putain de bureau compris ? » Mes yeux sortaient presque de son orbite tellement je la fixais de manière cinglante. J’étais sérieuse et je ne voulais surtout plus rigoler.

Bien que Lucy finit par se libérer de mon emprise, je préférais reculer à mon tour et tenter de contrôler mes pulsions en ce moment. « C’est jamais facile d’être riche et célèbre alors on se débrouille comme on peut pour se protéger ». J’étais à fleur de peau depuis qu’elle m’avait explosé le nez. Sans doute que la fièvre prenait le dessus sur ma blessure. Je n’en pouvais plus de partager le même air que cette pimbèche. Lorsqu’elle constata qu’elle avait toujours son téléphone cellulaire dans sa poche, je sentis la rage bouillir en moi, mais d’un autre côté, ça allait nous permettre de sortir de là. « Évidemment. » Dis-je pour commencer d’une pointe de mépris. « Dans une autre situation, je t’aurais dit ma façon de penser, mais là, je veux seulement sortir d’ici, alors appelle du secours qu’on en finisse. » Répliquais-je séchèment. Je croisais les bras en m’installant sur le rebord du bureau et la fixait parler au téléphone. Je rageais toujours. Je pensais même à comment j’allais pousser cette poursuite une fois sortie. Lorsqu’elle conclua sa conversation et me balança une petite vacherie à nouveau, mon regard changea au noir. « Beaucoup trop cher pour vos moyens de toute manière. Cherchez dans les petites-annonces, peut-être qu’un charlatan pourrait vous arranger le portrait – enfin, c’est certain qu’il y a beaucoup de travail de correction donc bon. » On vint finalement nous ouvrir. « Dégage de là » Dis-je en poussant la porte du revers de ma main et avançant d’un pas décidé vers la sortie. Je pris la direction de la porte extérieure arrière. Je me tourne vers Lucy. « On se revoit devant le jury ma belle » Un petit clin d’œil et je pousse la porte de sortie.