eva & keydan ▪️ retour à la réalité

Encore un jour se lève sur Manhattan, comme tous les jours depuis neuf mois, je viens sur mon lieu de travail. Mais je ne vais pas travailler, je viens au chevet de cet homme que je connais depuis trois ans. Keydan a été en premier lieu mon client puis mon amant. Depuis le premier regard une attraction s’est installée entre lui et moi. On se voyait une fois par semaine en tant qu’amant, puis nous sommes croisés dans le corridor des urgences. Quand je le voyais mon cœur et même en ce moment il bat plus fort. Toutes mes collègues sont sous son charme, personne ne sait ce qu’il se passe entre nous. Puis il y a neuf mois tout à basculer, je me suis occupée de lui comme patient à la suite de sa chute. J’ai appris peu de temps après que j’étais enceinte. J’ai décidé d’aller lui tenir compagnie, même s’il est dans le coma. Je lui ai annoncé ma grossesse et chaque jour je passe beaucoup de temps avec lui. Je pose aussi une de ses mains sur son ventre pour que notre fils puisse avoir un contact avec son père. Je sens énormément le petit bougé quand il y a la main de son père, je ne sais pas si cela peut avoir un effet sur l’état de Keydan. En tant qu’infirmière, je regarde ses constances, mais je suis actuellement en congés maternité. Je suis presque au terme, les trajets entre la maison et l’hôpital sont compliqués. Mais je veux être là pour lui, je me pose sur le bord du lit en faisant attention aux fils. Je pose la main de Keydan sur mon ventre et à côté de la mienne et je dis : « Tu sens la main de ton papa mon poussin ? ». Je ressens un coup de pieds et je souris : « Oui tu sens la main de ton papa, j’espère qu’il va bientôt être parmi nous. Comme ça il te prendra les bras. ». Je dépose un doux baiser sur la commissure des lèvres de Keydan. Je verse des larmes, car je veux qu’il soit près de moi, j’avais envie de l’avoir près de moi pendant cette aventure qui est la grossesse.

Je suis dans le coma depuis neuf mois, sans le savoir. Dans ma tête, c’est le néant, le noir total. Je suis effrayé, je suis conscient… J’entends des sons avec des paroles jamais clairs, avec les voix atténuées… Je suis effrayé, j’attends ce moment où je pourrais me réveiller. Je ne ressens aucune sensation, mais je sens ma main bouger assez souvent, sans sentir ou elle se pose chaque fois. J’ai toujours froid… je suis frigorifié. Je ne sens même pas le matela sous mon corps. Par contre, je sens la douleurs de mes blessures, malgré les nombreuses opérations que j’ai subi, j’ai toujours mal. Mais personne ne peut le savoir, parce que je ne peux pas le dire. J’ai tellement hâte de sortir de cet enfer, sans savoir que je ne pourrai jamais redevenir le pompier que j’étais.

Je crois que c’est cette douleur qui compresse ma tête qui me réveilla pour de bon. La pression était tellement forte que mon cerveau a fini par émerger de son coma. Je commence à sentir le toucher et puis ma respiration, je me sens soudainement vivant. Dire que pendant 9 mois, j’ai été conscient, sans vraiment comprendre ce qui m’arrivait. Je dormais, je rêvais, je me réveillais, mais sans jamais ouvrir les yeux, mes muscles ne répondaient pas. Tout était déconnecté de mon cerveau et là, ça se reconnecte doucement. Le temps de me rétablir, mon corps s’était mis en pause pour se protéger. La première chose que je fis, c’est de bouger les doigts de ma main, posée sur une bosse ronde, tout à la fois dur et mou. Je gémis pour montrer mon réveil. J’ouvre les yeux et ma main se ramène à ma tête. Ma tête… me fait… si mal… Tous ces mots que j’ai tant essayé de dire depuis cette opération à ma tête il y a 9 mois, sont enfin sortis de ma bouche. Mon regard est sur ce plafond, dont sa lumière m’aveugle la vision.

Je suis toujours sur le lit contre l’homme que j’aime. Je sais que c’est compliqué comme situation, il est là sur ce lit d’hôpital depuis neuf mois. Nous avons été des amants, sans vraiment s’aimer. Nous avons procréé un garçon.  Ce petit garçon a qui je n’ai pas encore donné de prénom, je passe une main sur mon ventre. Je sens la main de Keydan bougée. C’est peut-être un rêve, neuf mois sans signe d’évolution. Et là, je sens cette main bougée, celle qui m’a caressé et touché pendant trois ans. Je sais qu’il ne va pas comprendre la situation. Je sens ses doigts bouger sur mon ventre, je sens aussi comme des contractions dans mon ventre. Je sais que c’est peut-être le début du travail. Je suis complètement paniquée. Je ne sais pas comment ça se fait, je n’ai pas eu de signes avant-coureurs.  Je sais que je suis presque au terme, mais je voulais qu’il soit encore au chaud dans mon ventre. Je ne veux pas qu’il puisse naître sans savoir si son père va se réveiller. Je suis vraiment nerveuse, je regarde l’homme qui a toutes mes attentions depuis neuf mois en plus de l’enfant que je porte. Il commence à se réveiller, je ne peux pas me relever, j’ai tellement peur. J’entends les gémissements de Keydan, la douleur commence à se calmer. Je le regarde et je caresse sa joue, je vois qu’il commence à ouvrir les yeux. Je lui dis : « calmes-toi Keydan. Tu commences à te réveiller, je vais appeler les médecins et les soignants. ». Je me lève doucement pour aller voir les médecins. Je me pose sur le fauteuil à côté de lui, je caresse mon ventre et je regarde tout ce monde lui faire des tests et des soins. Je ne suis pas en état pour sortir dehors. Je sens ma tête tournée et les contractions qui sont de retour.

Je reconnaissais cette voix. Cette magnifique voix de Eva. Je n'ai pas eu le temps de lui répondre que les médecins étaient déjà tous autour de moi, si je ne puisse pas dire, contre moi. J'ai l'impression d'être un miracle de la médecine. Je me souviens de ma chute, la douleur atroce, j'aurais dû y rester, mais, mes assurances ont dû me donner cette possibilité de me faire opéré. Je ne sais pas encore ce qui m'attend de la vie. Mais on m'expliqua toutes les opérations que j'avais subis, que je possédais maintenant, en partie, un squelette de métal, c'est comme ça que je le vois. On administre un calmant pour ma tête. Alors qu'on allait m'opérer à nouveau éventuellement si ce mal persiste, pour le moment les médicaments suffisaient, ça me calmait. L'équipe médicale quitta enfin ma chambre, avec du positif en ma personne, me laissant seul avec Eva. Ma mémoire était pas trop affecté. Je dérive mon regard sur Eva, pour la toiser et me rappeler de qui elle est dans ma vie. Elle était enceinte jusqu'au dents...c'est ce que je sentais sous ma main, tout à l'heure à mon réveil, la petite chose en elle. Tout ce qui me revient en tête c'est que j'ai couché avec elle pendant 3 ans, suite à une rencontre lors d'un bal de charité, elle était mon escorte... Je me suis toujours protéger, sauf peut être une fois...la veille de l'accident. Alors je compris cette chose...ce qu'elle avait dans son ventre, était mien. Mais je n'ai aucun souvenir que nous sommes un couple. Je ne pouvais pas me permettre une vie amoureuse et encore moins une vie de famille. Il...ou elle est pour quand? Je compris que le Médoc qu'on m'a donner, allait me faire dormir.

Je regarde Keydan qui avait été pris d’assaut par l’équipe médicale. Je connais la plupart, je bosse avec eux en temps normal. Mais depuis cinq mois je suis en arrêt, le médecin a jugé que bosser aux urgences et être enceinte n’est pas compatible. Puis j’avais peur de perdre mon fils qui est aussi celui de Keydan, je sais qu’il va peut-être s’endormir comme il a eu un antidouleur. Je passe mes mains sur mon ventre pour calmer la douleur, mais je ne suis pas bête. Je ressens que je suis en plein travail, je regarde Keydan et je lui dis : « Normalement, il est prévu pour dans deux semaines, mais je pense qu’il a décidé de pointer le bout de son nez plus tôt. ». Je me mets à souffler comme j’ai appris pendant les cours de préparation à l’accouchement. Je lui souris et je lui dis : « Cela doit te paraitre méga étrange de me voir ainsi. Tu as compris je pense que je porte ton fils. Pendant ces neuf mois, je mettais ta main sur mon ventre dans l’espoir que tu reviennes parmi nous. ». Je reste assise et je sens que les contractions sont de plus en plus fortes.

J'avais sans doute perdu une partie de ma mémoire, de façon temporaire, le temps que je sois bien réveillé. Parce que je n'avais aucun souvenir que j'étais en couple avec une fille, mais Eva, je me rappelais d'elle, elle était mon amante, la femme avec qui je couchais de temps en temps, depuis 3 ans, une escorte que j'avais rencontré lors d'un bal des pompiers. Elle était enceinte de moi, c'était un garçon. J'étais encore endormi, fatigué, mais surtout confus. Un garçon... mon enfant? C'est quoi notre relation? Nous sommes... amoureux? mariés? en couple? Je n'ai pas de souvenir... je suis désolé, à mes yeux... tu n'es que... la fille avec qui je couche pour le plaisir depuis 3 ans... que j'ai couché avec pendant 3 ans... J'avais cru comprendre aussi qu'elle était en plein travail. Tu vas... le mettre au monde? Je voudrais paniqué, mais je ne pouvais pas. Qu'est-ce qu'elle faisait ici alors? Elle devrait être à la maternité en train de se préparer pour l'accouchement. Je n'arrivais pas à paniqué, à avoir une attitude normal, à cause de ce long sommeil de neuf mois que je viens de vivre. Je n'arrivais pas à comprendre ce qui se passait en ce moment, comment je devrais réagir à cette nouvelle. J'étais juste très confus. Dans une semaine, ça devrait aller mieux, je serais plus lucide et je pourrais mieux réagir, positivement ou négativement, je n'en savais trop rien. Comme un père normal, je devrais être déçu de ne pas être là pour l'accouchement, mais cette confusion en moi, me permettait de rester zen.
 

Je continue de le regarder, il semble tellement faible. Je sens les contractions sont de plus en plus proches. Je passe mes mains sur mon ventre qui est tellement dur, je tente de montre que j’arrive à gérer. Mais je sens les larmes couler le long de mon visage, je l’écoute en même temps. Je lui dis : « Oui c’est ton enfant. Tu te souviens bien depuis trois ans on se voyait une fois par semaine dans une chambre d’hôtel pour le plaisir, mais la dernière fois on a oublié de se protéger dans l’euphorie de l’action tellement on était pressé. Puis quand tu as eu ton accident tu as été transféré ici, tu te souviens que je travaille ici ? Aie, c’est horrible comme douleur. ». Je le regarde dans les yeux : « Oui je vais le mettre au monde … ». Je commence à paniquer, car je sens que la poche des eaux vient de se rompre. Je le regarde et je continue : « Je suis là parce que depuis neuf mois, je suis là près de toi dans l’espoir que tu te réveilles. Quand tu étais dans le coma, je t’ai dit que j’étais enceinte et que je le gardais. Quand ta famille et tes collègues venaient te voir. Je ne voulais pas qu’ils sachent la moindre des choses Tu dois être sous le choc, mais je voulais que tu saches que le bébé est bien de toi. Je n’ai jamais eu d’autres relations que toi … ». Je me tiens le ventre, je suis complètement paniquée je sens ça pousse, le bébé est en train d’arriver.

Je sais très bien que mon père a mis beaucoup d'argent sur mes opérations, sans lui, je serais mort aujourd'hui, on aurait pas pu me sauver. Je regarde celle qui porte mon enfant, celle qui a été mon amante pendant 3 ans sans amour, ni attachement. Je sais que mes souvenirs vont complètement me revenir bientôt. Je l'écoute me parler, essayer de me faire comprendre ces choses, qu'elle me disait. Elle souffrait, elle était en plein travail. Elle ne pouvait pas mettre le bébé au monde sur cette chaise. Je pèse sur le bouton d'appel à l'aide à l'infirmière. Respire doucement d'accord? Tout va bien aller Eva... Je me rappelle d'avoir déjà aider une femme à donné naissance à son enfant au moment des premiers répondant pompier.Mais hélas, je ne peux même pas bouger de mon lit pour venir l'aider, alors j'ai appeler l'infirmière. Et la voici à entrer dans la chambre. Vous avez besoin de quelque chose? Je la regarde. Non, pas moi... elle. Je lui montre la mère de mon enfant. Voilà l'infirmière qui se rend compte du travail de naissance de Eva, elle sort de la chambre, sans doute dans le but d'aller chercher de l'aide pour la transférer de chambre. Mais d'ici là, elle aura le temps d'accoucher. Je regarde Eva. Il y a un lit de libre de l'autre côté du miens... tu crois être capable d'y grimper et de t'installer? Tu serais plus confortable non? Grâce à ces médoc que l'on m'a donné, j'étais zen, je pouvais l'aider. Je crois que j'aurais paniqué si non. Je tend ma main valide vers elle pour qu'elle la prenne, pour l'aider à se lever. Je suis là. Je peux pas t'aider, mais, je sais quoi dire pour t'aider, si jamais, l'équipe médical arrive pas à temps. Respire doucement d'accord? Je la laisse s'installer sur le lit.
 

Je suis en stress, je vais donner naissance à notre enfant, nous n’avons pas eu le temps de choisir son prénom. Je sens qu’il pousse et qu’il veut naitre aujourd’hui alors que mon terme est dans deux semaines. C’est sûr que j’ai envie de le voir de le sentir contre moi, il va aussi voir son papa qui vient de se réveiller de neuf mois de coma. Je sens que les contractions de plus en plus proches, il va être là dans quelques instants. Je regarde Keydan qui est tellement calme, je me dis que c’est sûrement grâce aux médicaments qui vient de recevoir. Je fais comme il m’a dit de respirer tout doucement, je me retiens de pousser. Je le regarde dans les yeux, je sais qu’il fait ça pour me rassurer, mais je n’arrive pas à me calmer. Il prévient l’infirmière que je suis en train d’accoucher, elle semble novice. Elle n’a du jamais faire d’accouchement. J’en ai fait plusieurs, mais quand ça nous concerne on est complètement paniqué. Je commence à me rendre compte à quel point ça peut faire mal. Il me dit d’aller sur le lit où je dormais pendant son coma. Je le regarde en pleurant et je lui dis : « Oui je vais essayer, mais j’ai mal et j’ai peur que le petit arrive. Mais je vais essayer de monter dessus. ». J’attrape sa main et je vais sur le lit. Je me mets sur le lit, je sens que le bébé est prêt à descendre. Je regarde et je lui dis : « Il arrive, je me sens tellement mal. Aide-moi à donner naissance à notre enfant, j’ai besoin de toi . ». Je commence à souffler doucement en attendant les instructions de Keydan. 

Elle avait réussis à grimper sur le lit et maintenant, elle attendait mes instruction. Je n'étais pas médecin, mais j'avais déjà mis au monde un bébé, à trois reprises pendant ma carrière. Physiquement, je ne pouvais même pas l'aider, seulement mes dires pourront la guider, rien de plus. Tu vas devoir te relever un peu, pour pouvoir mettre tes mains entre tes jambes, dans le but de l'attraper quand il sortira, et tirer doucement pour l'aider à sortir. Si tu sens que ça pousse, c'est là que toi tu dois pousser pour le faire sortir... Je relève le dossier de mon lit, pour une position assise, pour que je puisse mieux voir la scène. Tout va bien aller. Je l'entendais souffrir et gémir de douleur. Elle faisait tout au naturel, sans presque aucune aide et encore moins de monitoring pour ses battements et ceux du bébé. J'étais nerveux. À peine sortie d'un coma de neuf mois, je ne savais plus quoi penser et quoi faire. J'étais groggy et je n'étais même pas sur de lui dire les bonnes choses.
 

Je regarde Keydan, je me sens tellement mal. Je sais que le petit va bientôt être là. Mais je ne sais pas je vais pouvoir le mettre au monde seule. Je ne suis pas seule, il est avec moi. Mais il ne peut pas me donner la main ou être là pour sortir le petit. Mais je sais qu’il me fait confiance pour donner naissance à notre fils. Je commence à écouter ses instructions, je fais ce qu’il me dit, je sens le petit qui commence à pousser. Je me mets à pousser, puis je relâche. Je le regarde : « Je n’ai pas assez de force Keydan, je me sens tellement fatiguée. ». Je gémis de douleur, je sens notre petit être qui est en train de venir au monde. Je continue de pousser à fois que je le sens pousser, puis j’entends les premiers cris de notre fils. Je ne sais pas pendant combien de temps j’ai poussé. Mais il est là maintenant, je prends contre ma robe rose pâle. Je suis en larmes et je regarde Keydan en souriant, je me sens tellement fatiguée : « Notre fils est là, merci d’avoir été là Keydan. Il est tellement petit tellement fragile. Tu veux qu’on l’appelle comment ? ». Je regarde la petite tête brune du petit, puis je regarde l’homme que j’aime.

Elle avait tant de courage que moi j'en avais aucun en ce moment. Je la regardais donner naissance, seule à ce bébé qu'elle portait depuis neuf mois en elle. Je n'avais pas réalisé l'ampleur de la chose, jusqu'à ce que je la vois le poser sur son ventre, encore gonflé. Il ne manquait plus que l'expulsion du placenta. Je regarde la petite chose qui pleurait contre elle, je me rends compte que je suis père, un rôle que je n'aurais jamais cru être un jour. Ce n'était pas dans mes idées et envies non plus. Ni en ce qui concerne l'amour. C'était mon fils qu'elle tenait sur elle. Je ne sais pas si je vais m'y habituer, c'était tout nouveau pour moi, ça été si drastique cette nouvelle, alors qu'avant cet accident, j'étais seul et sans attente d'un enfant. Il est arrivé si vite dans ma vie, j'ai peur de ne pas être à la hauteur pour lui... Euh... je ne sais pas... laisse moi le temps d'y réfléchir, il est si... soudain dans ma vie... Alors qu'une infirmière de la maternité et suivis de deux médecins, un ginéco et un pédiatre, entrent dans ma chambre, se dirigent vers Eva et le bébé à peine né. Je les vois s'activé, mon monitoring indique que mon coeur bat vite, alertant mon équipe médical. Un médecin s'occupe de Eva, regardant si tout va bien et l'aide à délivrer le placenta et coupe le cordon au bébé. L'autre médecin examine le nouveau né et l'infirmière l'essuie doucement. Et on dépose le petit, nu, sur mon torse, j'eu le réflexe de le tenir avec ma main. Mon rythme cardiaque se diminua. Je Regarde Eva, qu'on s'apprêta à l'amener à la maternité, pour ensuite me reprendre le bébé et le poser sur elle. L'infirmière commence déjà à pousser le lit hors de la chambre. Je fus déçu qu'on me retire l'enfant, j'avais déjà hâte de le revoir, malgré ma crainte, ma nervosité de cette paternité.
 

Je regarde Keydan dans les yeux, je me sens tellement fatiguée. Je vois que mon ventre est encore gonflé, il me reste encore le placenta. Je sais que je dois l’expulser, je regarde notre fils qui est toujours en train de pleurer. Il doit avoir faim, mais je ne sais pas comment le mettre au sein. Je continue de sourire à Keydan. Mes larmes coulent le long de mes joues, je suis tellement heureuse de le tenir enfin contre moi. Je l’écoute et je lui dis : « Je comprends, tu sais chaque jour j’étais là. Je te parlais et après chaque échographie. Je venais te parler. Et je posais ta main sur mon ventre pendant des heures et je te parlais. Je suis contente que tu sois parmi nous maintenant. ». Je le regarde dans les yeux et je vois le corps médical venir vers moi et le bébé. J’expulse le placenta et je vois l’homme que j’aime et notre enfant ensemble. Je suis tellement heureuse de les voir ensemble. Puis nous sommes amenés à la maternité. Je me repose deux heures puis je vais avec le petit dans les bras vers la chambre de Keydan. Je me sens encore faible, mais je sais que c’est normal. Je m’approche de lui et je lui mets le petit dans les bras : « On est de retour papa, regardes comme il est beau notre fils. ». Je lui fais un petit bisou sur le front et le regarde dans les yeux. Je ne cesse de les regarder et je lui dis : « Comment tu te sens ? ». Je n’ai même pas eu le temps d’avoir une vraie conversation depuis qu’il s’est réveillé.

Je n'ai pas réussi à dormir, trop nerveux pour le petit qui venait de naitre sous mes yeux. J'ai eu cette chance de le tenir juste après sa naissance. Pendant son départ, je cherchais un prénom pour le bébé, mais je n'arrivais pas encore à croire que je suis père maintenant. Et j'essayais de me rappeler un seul moment de mon coma où elle me parlait, j'en étais désolé de ne pas me rappeler. La voilà de retour enfin. Elle avait un peu de misère à marcher, ce qui était normal. Elle me posa le petit dans les bras. Évidemment, je m'attendais à cela quand je l'ai vu entrer dans ma chambre, alors je m'étais préparer à le prendre. Je regarde le bébé qui dormait à point fermé. Je regarde Eva. Je suis désolé de ne pas me rappeler ces 9 mois... tu as fais tant d'effort pour que je reconnaisse ce bébé, mais... malheureusement, c'est comme ci, j'en avais rien su, même si tu me parlais de lui... je n'entendais rien. Je caresse la joue du bébé avec mon doigt. Il est magnifique... et moi, je vais bien ... enfin je crois. Je me sens bizarre, fatigué, mais j'arrive pas à dormir. J'ai que... ce petit bout de chou en tête... mon fils... que je n'arrive pas à croire qu'il peut être mon fils... mais un jour, je finirai par tout comprendre, quand ma mémoire me reviendra complètement. Le petit se met à bouger. Il était sans doute inconfortable dans cette position, je le pose donc, sur le ventre, sur mon torse, ma main sur son petit dos frêle. Il se rendormi. Angel? Pour le petit, mais dis moi tes idées. Il est évident que tu as penser à des prénoms, non? Je lui souris.
 

Je regarde Keydan, je me sens fatiguée, mais c’est normal. je sais qu’il doit l’être encore plus que moi. Je m’assois à ses côtés et le regarde faire avec le petit, je sais qu’il ne comprend pas encore ce qui s’est passé pour que je sois enceinte. Moi aussi j’ai été surprise quand je l’ai apprise, mais j’ai toute de suite su que c’était Keydan le père. il est le seul homme avec qui je couche depuis trois ans, trois ans d’attirance incontrôlable. Je passe une main dans ses cheveux et je lui dépose un baiser sur la commissure de ses lèvres : « Je comprends parfaitement, tu dois être complètement dans les vapes. Tu dois avoir l’impression d’être sorti d’un long rêve. Je ne peux pas t’en vouloir et encore moins à toi. C’est vrai que l’annonce a été deux semaines après son accident. Mais comme tu étais dans le coma, je t’en ai parlé. Mais j’ai toujours espéré que tu puisses te réveiller. Tu es une personne importante pour moi tu sais … ». Je regarde avec lui le bébé, c’est vrai qu’il est magnifique. Il ressemble à son père : « Il est aussi magnifique que toi, je suis contente que tu ailles bien. Lui aussi est en pleine forme, il a bien mangé. Moi aussi je suis un peu fatiguée, mais je vais vite m’en remettre. Je veux que tu prennes soin de toi d’accord ? On viendra te voir tous les jours si tu veux de nous. ». Je souris quand il me propose le prénom : « Oui c’est très beau Angel. J’aime bien aussi Milan et toi ? Je voulais savoir si tu acceptes qu’il porte ton nom de famille. ». Je le regarde avec tendresse et douceur, je sais que pour moi c’est important que le petit puisse voir le nom de son père.[/color][/b]

Je tenais le petit contre moi, qui s'était endormi dans mes bras, bien emmitouflé dans une couverture chaude et portant un petit bonnet de laine de couleur bleu. Je ne savais pas trop quoi penser de cette nouvelle situation chez moi, en espérant que je vais bien m'y adapté. Je n'ai jamais vécu avec personne, je n'ai jamais été amoureux... enfin, je crois pas, c'est vague encore, mais peut-être que oui. Ce baiser à la commissure de mes lèvres m'avait donner des frissons. Avec toute cette nouveauté dans ma vie, ce bébé que je ne croyais jamais avoir un jour, était dans mes bras, c'était mon fils, un fils désiré par sa mère et qui m'a été imposé par celle-ci. C'est comme ça que je le comprends maintenant. Elle veut qu'il porte mon nom de famille. Je regarde le petit, cette petite chose si fragile qui n'a pas demandé à venir au monde et dont je ne pouvais le rejeter à ma vie. Pauvre petit, il ne mérite pas ça. Je caresse son petit front de mon doigt. Milan ou Angel Liverpool... Milangel Liverpool, c'est comme ça qu'il s'appelera... Je regarde la mère de mon fils. ... Je veux bien que tu m'impose ce gamin à ma vie, alors il s'appelera ainsi. La suite des évènements, je ne savais pas comment ils allaient se passer. C'était une évidence que l'on allait pas vivre ensemble dès le départ. Il y avait un temps d'adaptation à faire entre nous et à savoir nous étions compatibles elle et moi. Cet enfant a été conçu grâce à une attirance sexuel de deux être de sexe opposé sans aucun amour entre eux. Je ne sais pas ce qui va en devenir quand je quitterai l'hôpital, mais que va-t-il se passer? Je prendrai mon fils les weekends chez moi? Elle avait dit "tenir à moi" alors c'était une évidence qu'elle me voulait dans sa vie.
 

Je regarde cet homme avec tendresse, il m’a donné le plus beau des cadeaux un enfant. Je sais qu’il n’a pas encore conscience de ce cadeau qu’il m’a fait. Je sais aussi qu’il va mettre du temps avant qu’il soit dans notre ville de famille. Je passe un doigt sur la joue de notre fils qui est le plus beau des bébés à mes yeux. Je ne sais aussi comment nous allons partager la garde de notre fils. Cela est un peu flou aujourd’hui. Il vient de sortir du coma et moi je viens de donner naissance à ce petit être si fragile. Je le regarde dans les yeux et je lui dis : « Je ne sais pas encore, mais on va prendre le temps de s’adapter ensemble tu ne crois pas. Les premiers mois ça sera un peu compliqué comme j’ai décidé de l’allaiter. Tu pourras venir à la maison le week-end ou bien tu pourras venir chez moi. J’ai une chambre d’amis puis tu seras sans doute en convalescence. En ce qui concerne le prénom je trouve assez joli Milangel. Il va avoir un prénom unique et cela me va complètement. ». Je passe une main sur la joue de Keydan et je lui souris doucement. Je me sens tellement fatiguée aujourd’hui, je viens quand même de donner la vie.

Je compris, à l'instant que je ne verrai pas mon fils avant minimum six mois à mes côtés, à prendre soin de lui. Nous ne sommes pas un couple et tomber amoureux ensemble, pourrait mettre du temps, sans savoir comment ma mémoire va récupérer dans les prochains mois. Ma convalescence, je vais sans doute la passé seul à mon appartement, parce que j'aurais besoin d'aide et comme elle vient de donner naissance, ce bébé aura bien plus besoin d'elle que moi. T'inquiètes, j'attendrai qu'il soit prêt à être avec moi les weekends, t'en fais pas. Je profiterai au maximum de lui le temps que je suis à l'hôpital. Je caresse le front de mon fils qui dort dans mes bras. Je regarde la mère de l'enfant. Je ne vais pas t'imposer ma convalescence. Tu as un petit à t'occuper, je passerai de temps en temps pour le voir, pour qu'il ne m'oublie pas.
 

Je regarde Keydan je passe une main dans les cheveux, je suis un peu fatiguée. Mais je suis heureuse de passer un moment avec lui. Nous ne sommes pas un couple, ni même amoureux, mais nous avons eu un enfant ensemble. C’est complètement fou, mais c’est comme ça, je sais qu’il va faire son maximum pour le petit. Je continue de l’écouter, mais je veux ben qu’il passe beaucoup de temps avec notre enfant. je me pose sur le bord du lit et caresse la joue de notre enfant qui baille, je décroche un petit sourire : « Si je te propose c’est que ça me dérange pas Keydan. Alors viens à la maison le temps que tu puisses te remettre au maximum. J’ai une chambre d’amis comme ça on pourra profiter tous les deux en même temps. Puis c’est les premières semaines et les premiers mois les plus importants. Autant qu’il puisse profiter de ses deux parents en même temps. Puis je suis infirmière alors je sais quelques soins te procurer. Allez s’il te plaît notre petit Milangel a besoin autant de toi que de moi. Je vais lui donner à manger et je te le redonne. » Je défais le pan de ma nuisette et je prends le petit dans les bras et je commence à lui donner à manger. Je vois tellement d’amour dans le regard de notre fils que j’en ai des frissons. Des larmes coulent le long de mes joues, je suis enfin maman et notre fils est tellement beau.

Elle me proposa alors de venir vivre chez elle, dans sa chambre d'ami, ce qui, à son avis, me permettrait de voir mon fils tous les jour et dans son cas, me permettre d'avoir des soins de sa part. Je sais très bien que l'hôpital m'assignera une infirmière pour venir à la maison le matin et le soir pour m'aider. Peut-être qu'elle avait raison, mais en même temps, comment elle fera pour s'occuper de nous deux en même temps? Je lui rend le petit qui s'était endormi. J'étais indécis face à sa proposition de vivre chez elle. Je serais peut-être pas à l'aise. Je sais pas trop... Je me sens bête, perdu et incompris. Je me sens lourd à certain endroit de mon corps, là où on a du remplacer mes os par des membres de métaux. J'évite son regard. Tu ne pourras pas t'occuper de moi avec un jeune bébé à la maison. Je soupire doucement. Je sais très bien que mon père a dû s'occuper de mon appartement pendant mon absence, tout comme c'est grâce à lui si je suis en vie aujourd'hui.