You called my name, my love was born || Kelly-Rose

Ce soir, j'avais envie de sortir de chez moi, voir même rencontrer une nouvelle connaissance avec qui je discutais sur le net depuis plusieurs mois. J'avais choisi le CONNELLY'S PUB dans le quartier de Hell's Kitchen, un arrondissement de Manhattan. Un endroit neutre qui n'était pas exactement dans mon quartier de résidence. Histoire de garder l'information personnelle. La prévention avant tout.

J'avais enfilé un jean, un haut blanc à manche courte et m'étais attaché les cheveux, les ramenant devant, sur mon côté gauche. Simple et efficace ! J'avais pris la peine d'arriver un bon trente minutes avant l'heure prévue, afin de prendre mes repères dans le bar. Histoire de savoir par ou prendre la fuite en cas de besoin. Prenant place au comptoir, fixant mon index gauche avant de lever les yeux. Entendant mon prénom et croisant le regard de : « Antony... » Répondais-je d'une voix étonné et faible. Tiens, ou était passé cette voix toujours si sure d'elle ? Mon regard restait plongé dans le sien, je ne savais pas trop quoi en penser. Puis le timbre de sa voix résonnait à nouveau. Surtout le dernier mot. « Euh... Un whisky, s'il-te-plait ! » Finissais-je par lui répondre. Oui, j’avais besoin de quelque chose de fort. Surtout pour me sortir de ma soudaine stupidité. Quelque chose de fort qui réveille ! Dès qu'il avait déposé le verre, je l'avais attrapé pour le caler d'un trait. Lui faisant signe d'en verser un autre dès qu'il avait rejoint le comptoir. « Tu sembles en forme, c'est super. » Disais-je en lui adressant un petit sourire. Démontrant que mon cerveau venait de sortir de son état de surprise. Cet homme, il avait toujours eu un effet étrange sur ma personne. Si on avait pris mon pouls, il ne serait pas à sa vitesse normale. Oh ça non !

« Ça m'arrive... » Répondais-je tout simplement en haussant les épaules. J'avais une bonne raison, non ? Et puis pourquoi j'avais besoin d'expliquer cette "sacré décente" ? Aucune, mais c'était plus fort que moi. Tout ce que je savais, c'était que le moindre contact physique devait être évité. C'était pour le bien de mon cerveau. Il avait besoin de ce remettre de cette rencontre surprise.

« Affaires... » Répondais-je en toute franchise. Oui, si j'étais en ville, c'était parce que mon patron m'avait offert de le suivre ici. Bien que j'avais mis du temps avant d'accepter. Sachant que ce coin de pays me ramènerait probablement à de vieux souvenirs. Comme celui, ou monsieur, ici présent, avait tenu des propos blessant à mon égard et que mon cœur avait été gravement touché.
Bien que c'était un mal pour m'offrir un nouveau départ. Puisque c'était à ce moment que j'avais repris ma vie en main. Et j'en étais fière. Bien qu'il avait toujours manqué quelque chose à ma vie. Lui, mais j'éviterai de lui en glisser un mot.

« Et je n'ai pas beaucoup de temps libre, disons que j'ai un emploi du temps assez chargé. » Expliquais-je en souriant. Oui, mon boulot était assez important pour moi. J'avais travaillé fort pour en arriver là ou j'étais. Bon, peut-être pas autant que d'autre, puisque j'avais eu ce poste grâce à mon ancienne meilleure amie. Bref.

« Toi, ce nouveau rythme te plait ? » Questionnais-je avant de repenser à mon fameux rendez-vous. Oh merde ! Juste avant que Tonny n'ouvre la bouche pour me répondre, j'attrapais mon portable, comme si j'avais reçu un message important. M'empressant d'envoyer un message au mec en lui disant que j'avais un imprévu, que je m'excusais et que la rencontre aurait lieu un autre jour. Puis je rangeais mon téléphone reportant mon attention sur Anthony. « Une chose est sur, cela te va bien. » Confirmais-je pour lui montrer que j'étais prête à l'écouter entièrement.

« Non, je ne travailles que très rarement aussi tard. » Répondais-je en souriant. Oui, dans le domaine administratif, il était plutôt rare que j'eusse à finir aussi tard. Sauf quand mon patron avait des soucis qui devaient être réglés sur-le-champs. Par chance, cela n'arrivait quasiment jamais.

« Normalement, définitif. Bien que mon patron est du genre à décider de s'établir ailleurs à la dernière minute... C'est un peu ce qui m'a conduit, à nouveau, jusqu'ici. » L'informais-je en toute honnêteté. Je n'étais pas le genre de femme à mentir et encore moins à inventer une histoire pour faire plaisir.

« Tu sais, un retour aux études n'a pas d'âge. Parce qu'il est important d'aimer son travail, vu toutes les heures qu'on peu y passer dans une journée. » Lui rappelais-je. Oui, parce que s'il travaillait ici que pour payer ses factures, cela voulait dire qu'il n'était pas totalement heureux dans son rythme de vie. Et même en étant un ex camé, il avait droit d'être heureux.

« La gestion. Enfin, je suis assistante. J'aurais pu trouver quelque chose de plus haut placé, mais je n'ai pas besoin de plus de responsabilités. » Répondais-je fièrement. Oui, pour ma part, notre séparation avait réussi à me remettre sur le droit chemin. Il pourrait être fier d'avoir aidé à ce changement.

« Et si, tu avais le choix, pour un nouveau métier, ce serait quoi ? » Lui demandais-je intéressé par la réponse. Il restait quand même l'homme de ma vie. Bien que marié, nous avions décidé d'être, célibataire chacun de notre côté.

« Exactement. » Me contentais-je de lui répondre, approuvant sa phrase. Oui, mon domaine avait du bon, puisqu'il me permettait d'être libre pratiquement tous les soirs et les fins de semaine. Enfin, sauf quand j'acceptais des projets dans ma plus grande passion.

« Environ cinq mois, en octobre, plus précisément. Et pourtant, je n'ai pas encore trouvé le temps d'aller dans tous mes lieux favoris. » L'informais-je en dérivant mon regard sur ses lèvres quelques secondes. Pourquoi ? Peut-être juste parce que j'avais eu cette envie de me rappeler le goût de celle-ci. Sauf que, rapidement, j'étais interrompu, descendant mon regard sur nos mains qui se touchaient. « Oui... Elle fait partie de moi.. De ce passé... Et un peu du présent... Nous sommes encore... » Disais-je un peu déstabilisé par ce contact. Pourtant, je n'osais pas retirer ma main de la sienne. « La tienne ne s'y trouve plus... » Lui faisais-je remarquer en venant toucher la place ou elle aurait du être du bout de mon index. Était-ce un signe que je devrais en faire autant ?

« Tout le monde a le droit d'une seconde chance... Il suffit d'y croire et d'avoir quelques connaissances qui peuvent donner le petit coup de pied pour faire bouger les choses. » Yeah, vive la kelly qui se la joue psychologue par moment ! Sarcastique. Mais la vie avait fait en sorte que j’analysais un peu trop les situations. Bien qu'il m'arrivait de ne pas réfléchir et d'agir quand il était question de moi-même. « L'important, c'est d'arriver à voir le bon côté. Donc c'est cool. » Terminais-je sur le fait qu'il ne croyait pas être fait pour les études et tout le reste.

« T'as le droit de ne pas savoir. » La rassurais-je en lui adressant un clin d'oeil. Venant doucement retirer ma main de la sienne pour venir repousser une mèche de mes cheveux qui avait décidé de venir retomber contre ma joue.

« Sinon, tu fais quoi en dehors de cet endroit ? » Questionnais-je pour en savoir un peu plus sur lui-même et ses passe-temps.

« C'est une invitation ? » Demandais-je face au fait qu'il voulait remédier au fait que je n'avais pas visité chacun de mes lieux préférés dans cette ville. Évidemment, beaucoup me rappelleraient lui, puisque nous y avions passé beaucoup de temps.
« Oui, il me semble... » Affirmais-je au sujet de toutes ses promesses autour d'un mariage. Oui, j'étais encore sa femme et je n'avais pas envie de changer ce statut. Pourquoi le ferais-je ? Cela ne nous avait pas empêchés de vivre nos vies jusqu'ici. Et c'était me façons à moi, de lui appartenir encore un peu en silence.
« Oh, Anto ! » M'exclamais-je remarquant la gravure à l'intérieur de sa bague. Tout de suite, je savais qu'il s’était autant attaché à moi à ce simple petit objet. Je lui rendais en lui souriant. Pour ma part, ma bague avait prit place à mon index quelques mois après notre rupture. Déjà, que mes parents souhaitaient que je l'envoie aux oubliettes, à cet époque.
« Tu sembles dans la bonne voix. » L'encourageais-je, levant un peu le bras pour venir poser ma main contre son avant-bras. Geste que je regrettais quasi aussitôt, vu le contact à nouveau électrisant qui me traversais le corps. Retrouvant mon verre pour boire une minuscule gorgée. Pas question de boire trop vite ce second verre.
« Tu te tiens bien occupé... Et les quelques visites en boxe... Tu es un homme de combat, donc tu dois adorer ce lieu. Il m'arrive de m'ennuyer de te voir foutre un coup à quelqu'un... Juste parce que cela te donnait un petit quelque chose de... Sexy... .... Ok, j'aurais pu me la fermer sur ce commentaire. » Disais-je sans réfléchir sur l'impact de mes mots. Levant les yeux au ciel découragé par moi-même. Retournant tout de suite dans les siens, suite à son questionnement.
« Divorcer ? Pourquoi ? Me marier avec mon vibro cacher dans ma table de chevet ? ... Plus sérieusement, je n'y vois pas l'intérêt. » M'empressais-je de l'informer. Toujours aussi directe, bravo Kelly ! Malheur, mon côté plus serein semblait disparaître à ses côtés. « Parlant de ce sujet... J'aimerais savoir, franchement.... » Commençais-je, parce qu'une question me brûlait les lèvres depuis bien trop longtemps. Et je n'allais pas passer à côté de la chance d'avoir une réponse. Non, pas cette fois-ci. « Tu ne pensais pas réellement ce que tu m'as dit, ce fameux soir... » Évidemment, je parlais de toutes ses choses méchantes qu'il avait osé dire le soir ou il avait mis un terme à notre relation.

« Pourquoi refuserais-je ? » Était-ce ma façon d'accepter ? Probablement, mais en restant indirecte. Il semblait joueur et je savais en faire autant.
« Humm, j'opterais pour attendre encore un peu... Cela officialiserait un peu trop rapidement les choses... Non ? » Lui proposais-je. Oui, parce qu'il fallait avant tout voir s'il y avait encore réellement quelque chose entre nous. Bien que cela crevait les yeux. Rien ne garantissait que nous nous supporterons encore. Chacun avait pris des habitudes de vie différent.
« Ça, je te l'accord ! Donc va pour une possible visite sur un ring. » Tient avons-nous un genre de rendez-vous à prévoir ? Un petit sourire élargissait mes lèvres. Me prenant un léger frisson au contact de son souffle contre ma joue. C'était clair, mon corps était encore réceptif.
« ... » J'allais parler, mais le déplacement de son souffle me coupait net dans ma logique. M'empêchant de placer un seul mot à son début de réponse. Une partie de moi était contente de l'entendre de sa bouche. Savoir que ses méchancetés étaient fausses me faisaient du bien. Puis, je l'écoutais à nouveau. Mais d'une oreille un peu moins attentive. Je m'aurais giflé moi-même pour me sortir de cet état de stupidité.
« anto... » Murmurais-je à peine audible juste avant que nos lèvres ne se touche. D'abord surprise qu'il est osé tenter le coup, mais incapable de le remballer pour autant. Hésitant, presque, avant d'y mettre du mien en lui rendant le baiser. « Hey oh, on peu être servi ? Y'a pas que la demoiselle dans cet endroit ! » Râlait un client assit pas très loin, attendant depuis quelques longues minutes qu'on s'occupe de sa commande. « Oh la ferme ! Si on ne peut pas embrasser son mari en public... » Balançais-je en reculant mon visage de celui de Tonny. Tournant la tête vers l'homme et en glissant ma bague de doigt le temps de lever la main gauche pour confirmer mes dire. L'homme laissait entendre un long soupir avant de fixer le mur devant lui. Pour une fois que ma bague, était utile à une cause réelle. Oui, parce qu'elle m'avait souvent sauvé la mise par le passé.
« Va falloir que tu prennes en note mon nouveau numéro de portable... Sinon, tu ne pourras pas tenir parole pour tes invitations. » Disais-je en reportant mon attention sur Tonny, venant effleurer sa joue avec ma main. « Sinon, c'est vrai que tu devras être jaloux à vie de ce vibro... » Ajoutais-je pour le taquiner un peu.

« Zut, j'ai mal choisi mon seul et unique tatouage. » Lançais-je en haussant les épaules. Oui, à l'époque, j'avais toujours eu la phobie des aiguilles. Chose que je n'appréciais pas plus aujourd'hui, mais j'avais tout de même eue le courage de me faire tatouer une panthère sur le bas du ventre, très discret. « Si, je retourne sous le bistouri, je serais quoi choisir. » Ajoutais-je en riant le laissant s'éloigner pour répondre à ses autres clients. J'en profitais pour jeter un coup d’œil autour de nous. Oups, j'avais aussi oublié qu'il y avait quelques personnes autre que nous dans l'endroit. J'attrapais mon verre, d'un geste désinvolte pour en boire quelques petites gorgées avant de le repousser. Oui, un verre vide n'était plus très utile. Mon regard retournait à Tonny, un sourire étirait mes lèvres en l'observant agir avec les autres. Définitivement, il était à cette place dans ce bar. Enfin, je dis cela vu son aise avec la clientèle.
« Aucun souci. » Répondais-je en prenant le papier et le crayon pour noter le tout avant de les repousser vers lui sur le comptoir. « Non, je l'aurais lorsque tu m'enverras le premier message. » Répondais-je quant au fait de prendre le sien en note. Une petite assurance que ce serait à lui de faire le premier pas pour le premier contact en dehors de ce bar. De toute façon, ce serait facile de savoir que ce serait lui, puisque je ne donne jamais mon numéro inutilement.
« Tu crois qu'après treize ans, il se souvient de tout ? » Questionnais-je pour le taquiner, d'un air sérieux. En ajoutant un peu en faisant semblant de chercher dans mes souvenirs. Oups, jouer avec la virilité d'un homme... N'était peut-être pas une bonne idée, surtout si nous voulions prendre le temps. « Je rigole, hein... On ne va pas s'aventurer sur ce terrain glissant... » Terminais-je de dire en riant. Histoire qu'il voit que j'avais toujours mon bon sens de l'humour. Ouais, il paraît que je suis une bonne vivante, bien que parfois trop sérieuse avec mes théories.
« Laisse moi voir... » Disais-je pour l'invitation de mercredi, tout en attrapant mon portable et ouvrant mon agenda. « Rien de prévu niveau boulot. Donc c'est bon pour moi... Un lieu public, chez toi ou chez moi ? » Demandais-je en levant mes yeux dans les siens. « Et ok pour le verre ailleurs qu'ici après le repas. Ce sera plus facile de discuter sans oreille indiscrète qui veut tout savoir sur leur barman... » Confirmais-je en écrivant rapidement quelque chose dans mon agenda. Ouais, hors de question que j'oublie et que j'accepte que mon patron me bousille du temps avec Antony. Nous avions visiblement du temps à passer ensemble pour voir si quelque chose était encore envisageable. Bien que, pour l'instant, nous restions deux célibataires mariés. Étrange !