Vers l'infini et plus loin encore - TEAM EZRA

Son téléphone tremblait entre ses mains tandis qu’il terminait de lire le dernier courriel reçu par son avocat. Ça n’annonçait rien de bon. Il continuait de prétendre que le mieux serait de vendre les productions Meyers afin d’assurer la survie de l’entreprise. Ezra ne voulait pas voir sa compagnie mourir, mais il ne se sentait pas prêt à tout vendre. C’était une entreprise familiale, il ne pouvait pas la laisser à n’importe qui. Il ne voulait même pas la laisser à ses meilleurs amis. C’était à lui et les productions allaient passer à l’une de ses filles. Ça avait toujours été prévu comme ça. Ça le tuait qu’une fausse histoire gâche tout ça. Sa vie était fichue. Les vies de ses filles et de sa femme étaient affectées. La carrière d’Amelia risquait de prendre un énorme coup et il ne pouvait même pas dire que c’était de sa faute. Il n’avait rien fait et tout lui tombait dessus. C’était horrible. Un véritable enfer. Le producteur finit par fermer son téléphone. Il n’avait pas envie aujourd’hui. Il vivait un enfer quotidien depuis des semaines, pouvait-il avoir un moment de pause ? Il ne dormait plus, il faisait des crises d’angoisse, il ne mangeait presque plus et il avait perdu beaucoup de poids. Il n’osait même plus aller courir à l’extérieur avec le chien alors que c’était l’une de ses activités favorites… Il était confiné à la maison. Heureusement que sa villa était grande, il y avait beaucoup de pièces où il pouvait faire les 100 pas. Tandis qu’il marchait en cercle dans le salon, l’homme ne savait pas quoi faire. Il ne savait plus quoi faire de sa vie. Rien ne le tentait. Sa passion c’était son travail et on lui en privait. Heureusement, qu’il avait réussi à cacher où il vivait, on ne l’avait pas encore attaqué directement. Ezra sursauta lorsqu’on sonna à sa porte. Il fronça les sourcils. Qui avait réussi à passer le portail ? « C’est mademoiselle Carrington, Monsieur. Je l’ai laissé entrer, je pense que sa visite peut vous faire du bien. » Ezra tourna la tête vers sa plus fidèle employée de maison s’adressa à lui. Fallon était là ? À New York ? Meyers avait littéralement perdu la notion du temps et il ne suivait plus ce qui passait à l’extérieur. Dès qu’il ouvrait la télévision ça parlait de lui… Et c’était sans savoir que sa femme avait préféré lui cacher la terrible nouvelle du manoir afin de ne pas l’inquiéter davantage. « Merci Juliette. » dit-il simplement en se dirigeant vers l’entrée et il ouvrit la porte à sa filleule. « Bonjour toi. Quelle surprise ! Entre, ne reste pas là. » dit-il en ouvrant la porte tandis qu’il tentait de faire croire que tout allait bien alors que pas du tout.

Contrairement à avant, Ezra ne permettait plus à ses proches d’entrer directement chez lui, même ceux comme Fallon qui avait le code de son portail. Il filtrait. Ce n’était pas nécessairement « gentil », mais on lui avait dit de penser à lui avant tout. Certaines personnes qu’il avait considérées comme des amis étaient entrés chez lui pour l’engueuler, l’un avait même osé de le frapper en le traitant de violeur. Ça le tuait. Le brun doutait de s’en sortir, mais il n’osait pas en parler à Amelia qui le soutenait de son mieux. Ça faisait quelques semaines déjà et il n’en pouvait plus. Cette histoire le tuait à petit feu et affectait sa santé. Néanmoins, le brun tenta un sourire lorsqu’il aperçut sa filleule. Il était content de la voir, mais c’était sans savoir ce que son père pensait de la situation. Il ne savait pas que sa femme lui cachait des choses pour son bien. Ce n’était pas sans lui déplaire. Il ne pourrait pas supporter une pression supplémentaire, il angoissait trop déjà. « Je suis désolé pour tes courriels… Je n’ouvre plus ma boîte mail. Je suis… harcelé. » Il avait soupiré le dernier mot. La situation le décourageait. Il avait même reçu des insultes de certaines personnes qui travaillaient pour lui. L’histoire allait trop loin et on lui jetait la pierre sans lui donner l’occasion de s’expliquer. Il avait voulu faire une conférence de presse, mais tout le monde lui avait dit d’éviter. Ezra devait se faire oublier, mais il avait la sensation que tout le monde parlait de lui. « Ton père…? Vraiment ? … » Ezra passa une main dans son visage ne pouvant pas s’empêcher de sentir les larmes lui monter aux yeux. « Même mon meilleur ami me lâche… » Il sentit sa gorge se serrer. Amelia ne lui avait rien dit au sujet de Blake et c’était un véritable choc. « T’es certaine que c’est une bonne idée que tu sois là..? Peut-être que ton père a raison. Vaudrait mieux m’éviter. C’est peut-être contagieux. » Il roula des yeux. On l’évitait comme la peste. « Non, elle n’est pas là. Elle a des reshoots. Elle revient dans trois jours. Elle me manque déjà. » Le brun se dirigea lentement vers son salon et il se laissa tomber lourdement sur le canapé. « Tu sais que je suis innocent hen ? » Sa voix était légèrement enfantine. Comme s’il doutait vraiment de sa réponse.

Ezra n’était plus l’ombre de lui-même et il détestait ça. Il était dans un état horrible et surtout, il était complètement négligé. Ses cheveux étaient longs et sa barbe noire et blanche n’était pas entretenue comme il avait l’habitude de le faire. Il n’était pas encore au stade de ressembler à un sans-abris, mais si ça continuait, il allait y venir. Surtout qu’il ne faisait pas grand-chose de ses journées. Si sa femme n’était pas là pour le pousser à la douche, Ezra en viendrait même à l’oublier. Au même titre qu’il oubliait de manger. « J’ai l’impression que c’est pire jour après jour. Je suis passé d’une victime sur le dos à sept. J’ai dû donner ma place sur les plateaux ou les chaines de télévision retiraient mes séries… L’avocat des productions me conseille de vendre maintenant avant de tout perdre… » Il soupira bruyamment. Fallon ne savait sûrement pas tout de ça. Les journaux parlaient de « plusieurs femmes » qui l’accusaient de viol, mais personne ne connaissait réellement le nombre. Mais il y avait bien sept femmes venues de nulle part et qu’il n’avait jamais croisé de sa vie. Ezra n’avait pas mal pris la remarque de sa filleule, il la connaissait après tout… Mais il n’avait plus non plus réagi. Il s’était seulement contenté de lui annoncer les problèmes qui le pesait en ce moment. Mais le plus gros choc vint du fait que Fallon lui annonça que Blake cherchait à la tenir loin de lui. Comme s’il allait oser faire quelque chose à Fallon. Il n’était pas un monstre… Jamais il ne pourrait faire de mal à Fallon ni à aucune autre femme. Cependant, Ezra sourit doucement lorsque Fallon lui parla de sa vidéo avec Jeff Colby. « Oui, je m’en souviens… Je suis heureux de ton soutien Fallon, vraiment, mais ça me blesse de ne pas avoir celui de ton père. On se connait depuis tellement longtemps, j’ai du mal à croire qu’il me laissa tomber aujourd’hui. Jamais je n’aurais pu lui faire ça… Pourquoi ? » Il avait l’air complètement perdu et surtout affecté par cette nouvelle. Il allait devoir parler à Amelia. Sa femme n’avait sûrement pas osé lui en parler pour ne pas le blesser, mais quand même… Qu’est-ce que Blake pouvait dire à sa femme ? Ça commençait à l’inquiéter. « Oui, j’aimerais bien que tu restes, mais s’il te plait, évite de faire repeinturer la Villa. Il ne me reste que Juliet comme employé de maison et la pauvre… Elle ne va pas aimer peinturer. » Et oui… Tout le monde l’avait laissé tomber, même ceux qui travaillaient pour lui depuis des dizaines d’années voire plus. « Tout se passe bien avec Carrington Atlantic au moins ? » Il fallait qu’il arrête de s’apitoyer que sur lui-même, il pouvait tout de même s’informer sur les changements chez CA.

Ezra avait fermé doucement les yeux tandis que Fallon tentait de le rassurer en lui frottant doucement le dos tout en lui montrant son soutien. Il eut un maigre sourire pincé devant le langage fleuri de Fallon. Il avait l’habitude avec elle de toute manière. « Tout est souvent question d’argent dans la vie, mais de là à détruire complètement la vie d’un homme. » Il soupira bruyamment. À l’heure actuelle, le brun avait vraiment l’impression que sa vie était terminée et qu’on lui avait complètement gâché. Certes, il lui restait sa famille et heureusement sinon, Ezra n’aurait pas pu tenir le coup. Même s’il ne donnait de nouvelles à personne et qu’il se montrait plus distant avec Amelia, il appréciait réellement leur présence à ses côtés. Le plus dur dans cette histoire était sûrement de perdre la confiance de ses amis les plus proches dont Blake. C’était une grosse nouvelle pour lui qui le peinait énormément. « Il vaut peut-être mieux que tu ne t’en mêles pas Fallon. Ne te dispute pas avec ton père pour ça. Ça n’en vaut pas la peine. Ça me blesse, mais je ne peux pas lui en vouloir. Il veut protéger sa sœur et sa réputation. » Il n’était pas en train de baisser les bras. Sauf que ça faisait plusieurs semaines maintenant et il avait bien compris qu’il ne pouvait en vouloir à personne sauf aux femmes qui l’accusaient de gestes qu’il n’avait pas commis. « S’il te plait… Sois gentille avec Juliet. C’est la seule qui n’a pas claqué la porte. » Ezra avait toujours été très doux, même dans sa manière de gronder. Et il était doucement en train de gronder sa filleule de ses mots envers sa fidèle employée. « Mais ça ne me surprend pas que tu sois en train de faire repeindre Carrington Atlantic entièrement. C’est nouveau d’ailleurs ce transfert à New York ? Je n’aurais jamais cru que ton père changerait la maison maire de son entreprise. » La preuve que le brun était complètement déconnecté de la réalité et complètement isolé. Il n’était même pas au courant pour le feu qui avait réduit en cendre le manoir de Blake. « Je suis vraiment contente pour Eleanor et toi ! Tu vas voir, tu as vraiment un bon atout dans ton équipe. C’est une employée et une maman fabuleuse. » Il sourit doucement en parlant de l’une de ses fiertés. Eleanor et sa petite-fille. Il les aimait tellement fort.